Le toucher (rapport au corps)
Dès leur plus jeune âge, la plupart des enfants burkinabè sont massés par leur mère, souvent le soir ou après le bain, dans un but calmant, apaisant (nous y reviendrons après d'autres observations). Ceci montre que dès la naissance l'enfant est habitué au toucher d'autrui.
De plus, les conditions de vie poussent les enfants à vivre de façon très rapprochée (peu de lits, peu de chaises, classes nombreuses...). De même, très jeune, les filles s'occupent des bébés.
La façon dont sont portés les bébés (collés au dos de leur mère) poursuit le contact maternel, l'accouchement est peut-être ainsi moins vécu comme une rupture. En effet, le dos de la mère et le pagne permettent de reproduire l'enveloppe utérine et de former une barrière entre l'enfant et le monde extérieur.
Plus tard, vers l'adolescence, il n'est pas rare de croiser dans la rue des amis se tenant par la main (cela nous a d'ailleurs surpris lorsque cela nous est arrivé) ce geste étant chez nous beaucoup plus intime, réservé aux couples.
Les salutations sont aussi assez fréquentes, mais ici la bise n'est pas de mise... Nous pouvons voir lors des discussions ou rigolades, des accolades plus nombreuses qu'en France.
Par contre à partir de l'adolescence le contact garçon/fille se fait plus discret, ressortant surtout le soir dans les maquis, mais ici point d'ébats publics, point d'amoureux qui se bécotent sur les bancs publics; l'intimité du couple semble plus marquée qu'en France.
Ainsi, par leur habitude au contact physique, la rééducation ne pose pas de problèmes particulier, le toucher du soignant semble être bien accepté qu'il soit ou non sur un personne de même sexe.
Y aurait-il une influence de la religion, catholique ou musulmane? ...à creuser...